Le bon, la brute et le truand

En passant

Ce titre pour mettre en exergue, avec un peu d’humour, que nos habitudes et nos comportements sont tous issus de notre conditionnement. En d’autre terme de notre hérédité, de notre éducation, de l’influence de la société. Conditionner veut dire forcer un apprentissage dans une certaine direction. Pavlov par exemple conditionnait des chiens en leur faisant entendre avant chaque repas le son d’une cloche ou un autre son avant de les électrocuter. Les chiens, de ce fait, se mettaient à saliver en entendant la cloche avant même de sentir la nourriture ou se mettaient à paniquer et à geindre en entendant le son associé à l’électrocution avant même de l’être.

Bien que nous ayons la prétention d’être supérieur aux animaux, nous sommes pareillement conditionné. Nos stimuli sont simplement plus élaborés, plus raffinés mais au fond, notre apprentissage tout entier est un ensemble de conditionnements.

Vous voulez sans doute des exemples: citons en premier le café, vous vous êtes conditionnés tout seul à boire du café tout les matins à tel point que quand ce café ne vient pas, il vous manque profondément. Tout votre corps l’appelle et vous ressentez une grande insatisfaction tant qu’il n’est pas arrivé. Changer café par thé, jus d’orange, chocolat chaud, eau chaude si vous préférez.

Pour les fumeurs, la cigarette. Vous êtes obligés de la fumer, tout votre corps la réclame, le matin au réveil, à midi après le repas, avec votre café à la pause, le soir en rentrant du travail etc.

Nous sommes conditionnés à des milliers de choses : téléphone portable, télévision, repas à une certaine heure, câlins, fréquence du sexe, douche, se brosser les dents… Nous avons beaucoup de conditionnement en rapport avec des objets, des horaires, des tâches. Mais nous avons aussi des conditionnements en rapport avec des concepts, des attitudes et des comportements.

Quatres rôles familiaux et sociétaux typiques qu’il faut connaître

Nous sommes en général conditionnés à être gentils et polis, parfois prévenants. Nos parents, nos professeurs nous y ont entraînés jour après jour pendant des années : « soit poli, soit gentil, réfléchit avant de parler, tiens toi bien, tu dois pas dire ça, fais comme ci, fais comme ça… » Le tout accompagné généralement de gros yeux, de cris, d’une grosse voix, de menaces, de punitions.

Les bons fils/bonnes filles
En observant les adultes on peut remarquer deux types de personnes. Ceux sur qui le conditionnement a marché et qui sont devenus des bons fils et bonnes filles : ils souhaitent obéir et être obéis, ils veulent que la société tourne bien et estiment que si tout le monde y met du sien et obéit à l’autorité tout va bien se passer. Ils se conforment volontiers au plus grand nombre et aiment bien respecter les règles.

Les rebelles
Le deuxième type sont les rebelles. Ils ont, eux, mal vécu quelque chose dans leur conditionnement familial ou scolaire. Trop d’autorité, une autorité mal placée, trop violente ou trop anormale les ont poussés à se méfier d’instinct de tout ceux qui souhaitent les forcer ou les obliger, ils ont donc besoin de résister par instinct. Parfois ce sont des enfants de rebelles et, en adoptant le comportement de rebelles, ils honorent leur parents comme des bons fils/bonnes filles.

Les clowns
Le troisième type de rôle familial est le clown. Que ce soit à cause de ses frères et soeurs bons fils ou rebelles, qui se disputent sans arrêt, ou à cause de l’hérédité ou d’une éducation spécifique, le vécu de ces enfants est qu’ils n’aiment pas les disputes, les mauvaises ambiances et qu’ils choisissent d’amuser les autres pour désamorcer les conflits, pour remplir le vide du silence ou pour rendre les gens heureux. Ils font rire en se moquant d’eux-mêmes ou des autres. Parfois même leur rôle de clown les amène à choisir inconsciemment la voie de la maladresse ou de l’enfant raté qui est constamment critiqué par tout le monde. Le clown aimerait un monde meilleur, plus léger, sans critique et il aimerait que les gens s’améliorent mais avec humour.

Les diplomates
Le quatrième rôle familial est celui du diplomate qui est une variante du clown. Plutôt adopté par des personnes intelligentes, rationalisantes ou sensibles, qui ne sont pas capables d’utiliser l’humour comme les clowns, mais qui préfèrent utiliser la raison pour bien s’entendre. Elles sont entrés dans ce rôle à cause des disputes familiales, pour apaiser tout le monde et n’en sont jamais sorties. Comme les clowns, elles n’aiment pas les conflits, les mauvaises ambiances, elles veulent la paix, la bonne entente et ne comprennent pas pourquoi les gens, si ils y mettaient un peu du leur, ne pourraient pas vivre sereinement ensemble. Leur phrase préférée est: “Allons, allons, n’oubliez pas que vous êtes frères quand même, ce n’est pas si grave, serrez-vous la main et ça ira beaucoup mieux…”.

En général, les bons fils et les rebelles s’affrontent dans la société comme dans les lois autour du covid. Les bons fils ont tendance à mépriser les rebelles, car ils estiment qu’ils résistent à tout et à tort et qu’ils mettent en danger la société. Les rebelles jugent les bons fils et pensent qu’ils sont des moutons incapables de défier l’autorité et de penser par eux mêmes et que de ce fait ils sont dangereux pour la liberté individuelle à moyen ou long terme.

Les clowns ou les diplomates préfèrent ne pas prendre parti, tourner en dérision ou discuter des problèmes. Ils peuvent avoir tendance à éviter de voter, de trancher, de décider et ménagent souvent la chèvre et le chou.

Vous voyez maintenant combien les conditionnements peuvent être clivants et perturbants pour toute la société, car il ne s’agit pas seulement d’habitudes inoffensives mais bien de comportements ancrés qui influencent l’espèce humaine toute entière. Nous sommes en particulier bloqués dans ces quatres rôles familiaux qui vont guider toutes nos réactions et décisions.

Or que déplorons nous en général : l’égoïsme, l’égocentrisme, l’injustice, la violence, l’arbitraire, l’abus de pouvoir, le sexisme, la tyrannie, le manque de vision à long terme, le gaspillage, la pollution, le pillage des ressources terrestres, l’idiotie, le racisme, le mensonge…

Tout ces comportements sont des conditionnements, soit des conditionnements extérieurs, soit des auto-conditionnements. En général un mélange des deux. Et le glissement d’un conditionnement positif à un autre plus négatif peut-être très rapide, à cause de la peur, de l’urgence, de la colère, de l’ambition…

Par exemple, le conditionnement d’efficacité peut mener à une attitude tyrannique:

La personne est éduquée à penser : je dois être efficace, l’efficacité est un idéal que tout le monde devrait chercher à atteindre mais à force de le penser, de le vivre, elle est agacée par tous ceux qui ne partagent pas cet idéal, qui sont inefficaces et qui ne cherchent même pas à s’améliorer. Elle vont alors chercher à imposer leur manière de faire, car selon elle c’est la meilleure solution, la plus efficace, la plus rapide et la tyrannie finit par leur sembler une bonne solution.

Ou encore le conditionnement de compétitivité peut mener à une attitude de supériorité :

Ci-dessous en italique les croyances qui mènent de l’un à l’autre. Dans ma méthode j’appelle ces croyances des logiques, car on considère certaines croyances comme logiques, ce qui les rend plus puissantes…

je dois être le meilleur, c’est bien d’être le meilleur, c’est valorisant, c’est souhaitable, il faut toujours être le meilleur, tout le monde devrait chercher à être le/la meilleur(e).

devient :

la supériorité existe, certains personnes sont supérieures, d’autres inférieures, il est souhaitable que le meilleur domine les autres, c’est bien si certaines personnes sont supérieures comme ça on ne va pas dans le mur, le supérieur doit dominer l’inférieur etc…

Ces deux conditionnement vont favoriser le réflexe totalitaire et autoritaire. Un parent peut donc ainsi prendre l’habitude de dominer tout le monde dans la famille, idem pour un professeur, un patron ou un chef d’état.

Les conditionnements deviennent des habitudes et des comportements, je le répète. Vos habitudes et vos comportements sont donc tous discutables par essence. Même ceux dont vous croyez qu’ils sont bons au départ. C’est en remettant en question chaque principe, chaque habitude et chaque comportement que vous pouvez faire des progrès dans votre développement intérieur et que la société peut changer en mieux.

Historiquement on voit bien que les changements des individus deviennent des changements de société. Si je ne prends que deux exemples alors qu’il y en a pléthore, ce seraient la place des femmes et des noirs dans la société. Nous sommes passés d’une société sexiste et raciste à une société égalitaire en l’espace de 70 ans. Cela a été un dur combat (et ça l’est parfois encore), qui montre combien les croyances et les habitudes ont la vie dure, mais cela a été possible. Comment d’ailleurs? Un des facteurs essentiels a été l’engagement des femmes et des noirs dans la deuxième guerre mondiale. Un peu partout dans le monde, des noirs ont été engagés dans les contingents de soldats. Ils se sont battus avec les blancs pour la liberté et ont prouvé leur valeur sur le terrain. Des liens se sont tissés, de fraternité, de courage, de respect; des préjugés sont tombés. Et les afro-américains ont pris conscience de leur force.

Les femmes, elles, ont obtenus des rôles qu’elles n’avaient pas avant, elles ont montré leur valeur dans des combats comme résistantes, ou elles ont dû assumer toute la survie de la famille en travaillant et en gérant les finances. Les femmes américaines, notamment, sont devenues des ouvrières qualifiées qui ont participé très activement à la construction de munitions, de fusils, de tanks, d’avions. Les femmes anglaises sont devenues des spécialistes du décryptage et des codes dans le programme Enigma. Les hommes ont été obligés de constater ces changements et les femmes ont pris confiance en leur valeur. Alors, quand après guerre les choses sont retournées à la normale, elles n’ont pas accepté d’être remise dans une boîte. Elles n’étaient plus conditionnées.

Il me paraît donc clair que si nous changeons maintenant d’habitudes et de conditionnements, la société va changer, l’histoire nous le prouve. La question qui se pose cependant est comment? Comment faire pour briser ces conditionnements qui nous lient, qui nous dominent? Et comment le faire en prenant un bon chemin? Ce n’est pas si simple, vous l’avez peut-être déjà constaté. Ma réponse est issue de mes recherches : les croyances sont les briques initiales qui constituent nos conditionnement, nous en avons pour chaque sujet, chaque objet de l’existence. Elles forment une nasse complexe et puissante de programmes négatifs MAIS il est tout à fait possible d’effacer ces croyances dans votre conscient et votre inconscient. C’est étonnamment facile. Tentez l’expérience.